Grâce à l'enseignement numérique et hybride, l'apprentissage peut se faire de manière auto-organisée et indépendamment du lieu et de l'heure. Grâce à l'utilisation croissante d'outils numériques, la communication et les processus de travail misent de plus en plus sur la coopération et sont orientés vers les résultats, alors qu'il faut toujours trouver un équilibre entre les besoins individuels et sociaux. Comment la population voit-elle cela ?
Perception des chances/dangers de la formation numérique
Tendance à l'individualisation - les experts recommandent la prudence
Près de la moitié des personnes interrogées (45%) associent les opportunités à la personnalisation et à l'individualisation de la formation. De même, 50 % voient surtout des opportunités dans l'apprentissage indépendant du temps et du lieu. En revanche, les experts en formation soulignent la nécessité de faire preuve de prudence et de ne pas oublier l'importance des relations sociales. Ils recommandent de bien réfléchir aux processus d'apprentissage qui doivent se dérouler en groupe ou avec le soutien des enseignants, et à ceux qui ne doivent pas l'être. Nos entretiens qualitatifs montrent qu'il existe un décalage entre les besoins des jeunes adultes en formation initiale et les recommandations des experts.
Divergence entre les besoins
Alors que les jeunes louent fortement les avantages de la formation indépendante du lieu et de l'heure et ne voient plus guère d'avantages à l'enseignement présentiel, les experts soulignent les dangers de cette évolution. Il semble certes judicieux de proposer certains modules d'apprentissage en ligne et de soutenir l'apprentissage autonome, mais il reste important d'entretenir des échanges physiques. Il convient de faire une distinction entre l'enseignement centré sur les élèves, où l'échange et la coopération sont essentiels, et l'enseignement centré sur les enseignants, qui peut également se dérouler sous forme numérique. D'une part, il s'agit de renforcer les relations sociales, le travail en groupe et l'échange avec des personnes qui ne font pas partie du cercle de connaissances choisi par l'élève. La transmission de soft skills fait partie de la mission des centres de formation. D'autre part, derrière le fort besoin d'une plus grande indépendance de temps et de lieu dans la formation se cache généralement une idée d'efficacité. Cela permet de mieux concilier travail, loisirs et formation. Jusqu'à un certain point, cela mérite certainement d'être soutenu. Mais les chiffres d'une étude sur la santé psychique chez les jeunes adultes indiquent ici aussi les dangers (ZHAW 2021).
Voici ce que pensent les jeunes adultes de l'avenir de la formation
Besoins en matière de formation
Trois quarts des personnes interrogées (77 %) attribuent aux institutions de formation la responsabilité principale d'adapter la formation à la transformation numérique - 51 % à la politique. Le programme scolaire 21 est peu contraignant en ce qui concerne les compétences numériques. Le besoin d'offres d'apprentissage individuelles est de 49 %. 39 % des personnes interrogées veulent pouvoir décider elles-mêmes si elles suivent les cours sur place ou en ligne. À l'avenir, il faudra distinguer encore plus clairement les contenus qui doivent être proposés avec une présence obligatoire (par ex. groupes d'apprentissage, tutorat) et ceux qui devraient être enregistrés.
La valeur ajoutée de l'enseignement analogique est nettement moins perçue par les jeunes adultes. Cela montre qu'il est d'autant plus important de les concevoir de manière qualitative. Les experts s'accordent à dire que certains éléments analogiques sont essentiels pour le développement social. Les offres d'apprentissage et d'enseignement doivent toutefois être adaptées aux besoins individuels lorsque cela est judicieux.
Les cours hybrides sont très exigeants. La différence d'approche et l'interaction entre les personnes qui sont sur place et celles qui sont présentes par voie numérique sont des défis pour les enseignants et les apprenants. Il faut s'adapter en permanence aux nouvelles conditions, aller chercher les besoins et travailler ensemble à des solutions. Tout le monde est concerné par l'éducation numérique à l'école (parents, politiques, enseignants, apprenants). Une concrétisation du programme scolaire 21 pourrait constituer un mandat social visant à définir plus clairement les objectifs communs.
